Un nouveau venu..

Messages : 150 Date d'inscription : 09/10/2010 Age : 32

Sillon traversa les ruines qui servaient de lieu de culte aux fidèles de la déesse
Ces derniers n'étaient que très peu vêtus, un simple voile leur servait d'habit, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes.

Comme à chaque fois qu'une nouvelle tête entrait en ces lieux, Shergen faisait sensation. Toutes les femmes s'approchèrent de lui, le dévisageant, le frôlant du bout des doigts. Certaines lui tendaient quelques mets et fruits exotiques.

L'on pouvait cependant remarquer qu'aucun fidèle ne regardait le prêtre.

Après cette traversée des ruines, Sillon entra dans une maisonnette qui lui servait de bureau. Cette petite case était restée debout parmi les vestiges du temple qui devait autrefois se dresser entre les plantes généreuses des lieux.

Il contourna la table sur laquelle il avait l'habitude d'écrire et s'assit sur la chaise de bureau.

De la main, il indiqua au nouveau colon une chaise.

-Assieds toi donc.

Avant que Lagbayaëmsahr n’ait eu le temps de se réjouir d’avoir trouvé celui qu’il cherchait depuis plusieurs heures, celui-ci partit, lui demandant de le suivre. C’est ce que fit le Nouveau Colon sans discuter. Alors qu’il traversait ces curieux jardins, il fut agréablement surpris de l’accueil qu’on lui réservait. Des dizaines de femmes peu vêtues s’approchaient de lui et l’effleuraient. Il échangea des sourires amusés avec plusieurs d’entre elles et accepta même certains fruits qu’on lui proposait. Alors qu’il croquait avidement dans une figue qu’on venait de lui donner, Lagbayaëmsahr suivit le prêtre jusqu’à une petite maisonnette dans laquelle un petit fauteuil l’attendait. Il s’assit.

Lagbayaëmsahr : Je n’sais pas ce que c’est que cet endroit mais ça me rappelle un peu chez moi, si ce n’est que c’est en plein air. Vous vivez ici depuis longtemps ?

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Sillon était devenu souriant, sûrement était-il heureux d'avoir quelqu'un à convertir.

-Si un petit chauve t'a demandé de venir ici, j'en déduis que tu es fraîchement arrivé sur Zadir. Ce n'est pas mon cas. Mes parents ont été enlevés de leur monde d'origine pour se retrouver ici, alors que je suis un natif de ces lieux, que j'habite depuis maintenant trente huit années. Si cet endroit te rappelle ta terre de provenance, sache que tu y es le bienvenu.

Il marqua une courte pause, et d'un regard, il fit quitter les lieux aux indiscrètes qui se pressaient à la porte.

-En ce monde, la religion adopte une place particulièrement importante. Il peut être bien vu de se faire connaître à travers elle. La Grande Ejham que l'on représente en ces jardins se veut maîtresse d'une vie insouciante, une vie au milieu de la nature, des plantes, pleine de festivités, banquets, orgies...

Il semblait habité par ce qu'il contait à son interlocuteur

-Si tu souhaitais, à tout hasard, rejoindre notre culte et ainsi te faire une place dans une société que tu ne quitteras pas de sitôt, je ne m'y opposerai nullement, et j'organiserai même une célébration d'ici quelques jours, une fois que tu te seras intégré.

Lagbayaëmsahr écoutait attentivement le discours du prêtre, en continuant de manger plus ou moins bruyamment sa figue. En fait, ce culte serait une sorte de secte ? Enfin, du moment qu’il y trouve de quoi s’amuser et se détendre.

Lagbayaëmsahr : Et dites donc, pour votre culte là, y’a pas de « cotisation » à payer ? Parce que j’ai pas tellement d’oseille sur moi. En vérité, je n’ai même pas un rond. Et quand vous dites religion… vous parlez des cérémonies, des commandements, tout ça ?... Ou c’est juste des fêtes et des orgies ?

Avec un programme comme celui qui était décrit, le nouvel arrivant n’allait pas se priver… pourvu qu’il n’y’ ai pas de coups fourrés ou de retournements de situation. Etant donné qu’il devrait sûrement rester dans ce monde longtemps, autant qu’il en profite…

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Le prêtre haussa les sourcils

-Ne rabaisse pas notre culte à ce point. A t'entendre, on croirait comprendre que tu décris une vulgaire secte qui dépouille des fidèles ramollis de leur argent. Ejham n'est pas la pièce montée de fanatiques absurdes et Zadir possède une religion développée comme tout monde qui se respecte. Notre culte fait partie intégrante de cette religion depuis la nuit des temps. Il n'y a pas de compensation financière à apporter, du moins cela reste facultatif. Bien sûr, lors d'un banquet, un élan de générosité quant aux préparatifs n'est pas refusé, cela va de soi.

Sillon caressait la table de ses doigts tout en parlant.

-Ejham ne souhaite qu'une dévotion totale. Ses désirs doivent être exécutés. Je te l'accorde, les désirs de la Déesse sont en général agréables à réaliser. Qu'en dis-tu ?

La réponse du prêtre vint apaiser les pensées de Lagbayaëmsahr. Sans prêter la moindre attention au ton sur lequel le dévot avait parlé, le Nouveau Colon sourit à nouveau. Il caressa son serpent, immobile sur son épaule, puis croqua à nouveau dans sa figue.

Lagbayaëmsahr : Vu comme ça, c’est sûr que ça donne envie, participer à des orgies pour que tout le monde s’y retrouve… que demander de plus ?

Lagbayaëmsahr commençait à apprécier cet endroit, et avait hâte de voir de quelle façon les gens d’ici faisaient la fête. Attendant une suite, il commença à « jongler » avec son balisong, comme il a souvent habitude de le faire pour se détendre les doigts.

Sillon: Qu'en dis-tu ?

Le nouvel arrivant marqua un instant d'hésitation, et referma son couteau d'un geste ferme, après une magnifique passe.

Lagbayaëmsahr: Je dis que j'en suis...

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Le Grand Prêtre afficha un sourire satisfait.

-Laisse moi te souhaiter la bienvenue parmi les adorateurs de la magnifique Ejham.

Il se leva et invita son interlocuteur à en faire de même.

-Va donc discuter avec les fidèles, t'intégrer à eux.. Mais aussi au reste de Zadir. Le Miel des Plaisirs devrait trouver ton intérêt, je n'en doute pas. J'organiserai donc quelques festivités en cette occasion, je te ferai prévenir.

Il raccompagna le nouveau fidèle à la porte du petit bureau.